L’histoire de Louise
C’est en 2005 que Louise, alors dans la vingtaine, s’est présentée pour la première fois à l’hébergement court terme de La Maison Marguerite en grande détresse.
« La violence et la dureté de la rue avaient grandement affecté Louise, mais je voyais dans cette femme une volonté claire d’améliorer sa vie »,
explique Brigitte, alors intervenante à l’hébergement court terme.
Dans sa grande détresse, Louise était convaincue que Brigitte avait une dette financière envers elle. « Elle me suivait dans la maison pour demander que je lui rembourse 10 000 $, se rappelle Brigitte. Je devinais qu’elle avait été victime d’abus de toutes sortes sur la rue et que cela expliquait son comportement envers moi. »
Après plus de dix ans de contacts ponctuels avec Louise, des séjours allant chacun de quelques jours à quelques semaines, un soir d’hiver, la souffrance et la désorganisation de Louise devinrent si pressantes que les intervenantes durent faire appel aux paramédics et aux policiers. Cette intervention, accompagnée d’un ordre de la cour, résulta en une hospitalisation de quatre mois. Notre équipe garda contact avec Louise et, après un travail d’accompagnement et de soutien psychosocial intensif, elle fut accueillie en 2019 dans un de nos 18 studios de transition.
Brigitte est maintenant l’intervenante qui lui offre du soutien psychosocial: « Aujourd’hui, je suis face à une nouvelle personne. Louise a fait un travail énorme en un an ! Pour la première fois depuis 20 ans, elle n’est plus sur la sécurité du revenu et occupe un emploi dans la sécurité routière. Elle se lève tous les matins avec enthousiasme, entretient parfaitement son studio et se rend au travail cinq jours par semaine, explique-t-elle. »
En octobre dernier, elle a rédigé une carte à Martine Rousseau, codirectrice générale, programmes et ressources et aux membres du CA pour les remercier du fond de son cœur pour les belles années qu’elle a passées à La Maison Marguerite où elle s’est sentie aimée et protégée.